Le rapport tourne le dos à l’inquiétude sur le déploiement de la 5G, manifestée par de nombreux scientifiques, professionnels de santé, nos organisations et les citoyens tant en France qu’en Europe.
Selon l’ANSES, «l’exposition aux champs électromagnétiques qui en résulte (du déploiement de la 5G) n’est aujourd’hui pas représentative de ce qu’elle sera dans le futur». L’agence reste dans la confusion en ce qui concerne les différents modes d’exposition, portables, antennes, objets connectés. Elle n’aborde aucunement l’effet de cumul dû à une exposition à l’ensemble des fréquences, proposant uniquement une analyse différenciée par bandes.
Se soumettant directement aux lignes directrices de l’ICNIRP, dont les conflits d’intérêt sont de notoriété publique, l’agence retient uniquement comme effets sanitaires les effets thermiques, ignorant volontairement les effets biologiques.
Elle s’appuie dans un même temps sur les données de l’ANFR, citant des valeurs d’exposition plus que contestables de 1,5V/m, pour confirmer l’absence d’effets sanitaires de la 5G. L’agence ne tient aucun compte de l’exposition permanente en tous lieux générés par l’ensemble des nouveaux dispositifs nécessaires au fonctionnement des milliards d’objets connectés.
Nos organisations s’inquiètent de ce revirement de l’ANSES quant aux avis donnés dans de précédents rapports 2016, 2019, notamment celui intitulé « Téléphones mobiles portés près du corps et santé », rapport totalement occulté aujourd’hui. Elles n’ont pas trouvé de réponses à leur questionnement, ni sur les différents scénarios d’exposition ni sur les stratégies de protection et de prévention qu’elles exigeaient dans leur courrier du 19 avril dernier au Directeur Général Roger GENET. Elles seront très vigilantes quant à la proposition de l’agence de «mettre en place un programme de surveillance de l’exposition aux champs électromagnétiques», notamment quant aux protocoles mis en œuvre, tout particulièrement pour l’exposition aux téléphones portables, premières sources d’émission sans oublier les nouveaux objets connectés.
Le rapport sur la 5G est mis, ce 20 avril, en consultation publique pour six semaines et a donc, a priori, vocation à être modifié. Nos organisations feront tout dans ce sens et seront extrêmement attentives quant aux données scientifiques et techniques fournies ainsi qu’à l’avis final formulé.