L’indice DAS (débit d’absorption spécifique) du téléphone portable est censé protéger efficacement la santé des utilisateurs. Ce n’est toujours pas le cas ! Aussi, sur les recommandations de l’ANSES, la France a donc saisi la Commission européenne pour proposer une mesure du DAS au contact direct du corps. Mais, deux ans après l’annonce du Gouvernement, rien n’a encore changé.
Pour notre part, nous dénonçons depuis 2016, une réglementation européenne qui permet aux fabricants de mettre dans les mains de leurs clients, des téléphones mobiles dangereux pour leur santé. Ainsi, le DAS des téléphones portables se mesurait, jusqu’en juin 2017, à une distance du corps irréaliste avec son usage et pouvant aller jusqu’à 2,5 centimètres de la peau. Pourtant aujourd’hui, le DAS est encore mesuré à 5 millimètres du tronc.
Tests DAS téléphone portable, chaque millimètre compte
Or, chaque millimètre de distance entre le portable et le corps va augmenter le niveau de DAS. C’est ce que montrent les tests réalisés en 2019 par le Chicago Tribune sur l’iPhone 7 d’Apple.
Ainsi, lorsque le laboratoire agréé place le smartphone à 2 mm de la peau au lieu de 5 mm, comme dans une poche, le DAS de l’iPhone 7 atteint 7,15 W/kg. La limite réglementaire est de 1,6 W/kg aux USA et 2 W/kg en Europe pour DAS tête et tronc.
Donc pour une différence de 3 mm, le DAS est multiplié par 4. Il serait encore plus élevé mesuré au contact direct du corps !
A ce titre, le tableau ci-dessous issu du travail d’investigation du journaliste et prix Pulitzer, Sam Roe est éloquent :
D’ailleurs l’action du Dr Arazi devant le Tribunal administratif a permis de révéler des résultats de DAS similaires pour des centaines de contrôles de téléphones portables réalisés, entre 2012 et 2017, par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) .
Pour sa part, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié en octobre 2019, un rapport intitulé «Téléphones portables portés près du corps et santé«. L’agence y recommande de mesurer le DAS tronc à zéro millimètre de la peau. A la suite, le Gouvernement s’y est engagé par voix de communiqué.
La France dépose une objection formelle devant la Commission européenne
Ainsi, n’ayant pas de nouvelles de l’avancement de cette promesse gouvernementale, Alerte Phonegate a écrit à M. Gilles Brégant, Directeur général de l’ANFR pour l’obtenir. Voici l’objection formelle faite par la France auprès de la Commission européenne.
Toutefois, la demande officielle n’a été déposée qu’en septembre 2020….soit près d’un an après l’annonce ministérielle. Ce qui, face à un tel retard et compte-tenu de l’enjeu de santé publique mérite quelques explications. Plus grave encore, la demande apparait avec la mention «délai dépassé» sur le site de la Commission…
Pour le Dr Marc Arazi qui a lancé l’alerte du Phonegate en juillet 2016 :
«Nous sommes satisfaits que le gouvernement ai respecté cet engagement. Toutefois, rien n’a encore été mis en place pour changer la réglementation de mesures du DAS. C’est maintenant qu’il faut protéger la santé des millions d’utilisateurs de téléphones portables. Gouvernement français et Commission européenne doivent agir au plus vite. Nous y veillerons !»
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