La santé des utilisateurs de téléphone portable reconnue comme urgence dans une lettre de mission confiée à l’ANSES par la DGS et la DGPR. Deux ans, jour pour jour après la révélation du scandale, Alerte Phonegate vient, non sans difficultés, d’obtenir de nouvelles preuves incontestables confirmant que les réglementations européennes et françaises encadrant la mise sur le marché des téléphones portables ne protègent pas efficacement la santé des utilisateurs.
Le 27 juin 2018 notre association a pu obtenir de l’Agence sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) la lettre de mission que lui ont confiée, le 30 octobre 2017, le Directeur général de la prévention des risques (DGPR) et la Directeur général de la santé (DGS). Cette lettre nous a été remise par Monsieur Olivier Merckel, chef de l’unité Agents physiques, nouvelles technologies et grands aménagements, que nous remercions. Depuis 6 mois nous réclamions en vain aux ministres Nicolas Hulot et Agnès Buzyn, ce document essentiel.
À la lecture de cette lettre de mission nous comprenons aisément pourquoi ces ministres n’étaient pas pressés de la rendre publique. En effet, pour le Dr Arazi, Président d’Alerte Phonegate « Ce n’est ni plus ni moins que la première reconnaissance officielle d’une grave défaillance des réglementations européenne et française qui a permis aux industriels du secteur de mettre en vente des centaines de millions de téléphones portables sources de risques pour notre santé et, particulièrement, pour celle de nos enfants. »
Le DGPR et le DGS demandent à l’ANSES, en tenant compte de sa recommandation de juillet 2016, de « … développer un indicateur représentatif de l’exposition réelle des utilisateurs de téléphonie mobile … vous identifierez les travaux à conduire afin de répondre à cette recommandation en précisant la méthode et le calendrier. Ces éléments pourront le cas échéant être portés au niveau européen. … » Ces travaux devront être rendus d’ici la fin de l’année 2018.
De plus, il est demandé à l’ANSES « …d’indiquer si ces dépassements de valeurs de DAS (NDLR : débit d’absorption spécifique) tels que relevés par l’ANFR entre 2012 et 2016 sont susceptibles de provoquer des effets sanitaires… » et d’étudier particulièrement les conséquences pour les enfants : « … il apparaît que les enfants peuvent être plus exposés que les adultes … » Ces travaux devaient être rendus… le 31 décembre 2017, soit il y a déjà plus de 6 mois !
Nous sommes légitimement en droit de demander publiquement aux ministres Nicolas Hulot et Agnès Buzyn pourquoi ces demandes et les résultats des travaux demandés en urgence n’ont fait l’objet d’aucune communication officielle et quand ces éléments seront enfin rendus publics.
Dans ce contexte, notre demande de rappel de plus de 250 modèles de téléphones mobiles parmi les plus vendus sur le marché français, qui doivent soit être retirés du parc en service par une procédure à définir, soit faire l’objet d’une mise à jour logicielle ou matérielle gratuite par le fabricant doit être entendue par les pouvoirs publics. Nous venons donc de lancer à leur intention une pétition qui leur sera remise officiellement le 23 septembre 2018.