Téléphone portable et cancer : lien confirmé par l’agence américaine NTP qui conclu qu’il existe des «preuves évidentes» avec les ondes 2G. Le gouvernement des États-Unis a invité, du 26 au 28 mars 2018, à Durham (Caroline du Nord), un groupe de onze experts internationaux à participer au Peer review de l’étude de 25 millions de dollars de l’Agence fédérale américaine du National Toxicology Program (NTP) portant sur le rayonnement des téléphones cellulaires chez les animaux.
Preuves évidentes de cancer chez l’animal
Les scientifiques ont conclu qu’il existe des «preuves évidentes» reliant le rayonnement des téléphones mobiles au développement de cancers chez les rats. Après un examen de trois jours des données de l’étude, ils ont voté pour renforcer les conclusions que les ondes (GSM et CDMA) du téléphone portable provoquent des effets sur la santé des rats et des souris exposés aux radiations des téléphones.
Le panel de scientifiques indique qu’il existe des preuves d’une association entre certaines tumeurs du cœur et du cerveau et le rayonnement des téléphones cellulaires dans les études animales à grande échelle.
Lire le communiqué de notre partenaire américain EHTrust
Représentant “Alerte Phonegate“, le Dr Marc Arazi, président de l’association, est venu y témoigner :
“ En utilisation réelle, en particulier au contact du corps, quasiment tous nos téléphones portables nous exposent à des niveaux de 2 à 10 fois supérieurs aux limites permises par la réglementation pour protéger notre santé. Ces résultats sont fondés sur des tests réalisés entre 2012 et 2016 par l’Agence nationale des fréquences françaises sur près de 400 téléphones mobiles parmi les plus vendus en Europe et sont à l’origine du scandale sanitaire et industriel International du Phonegate*. Nous avons tous été exposés, et ce depuis plus de 20 ans, à des niveaux équivalents et même souvent supérieurs à ceux étudiés sur les rats et les souris dans le cadre de l’étude NTP. ».
Commentaires d’Alerte Phonegate devant le NTP
A la suite de ces trois jours de débats techniques et scientifiques et des révélations faites sur la surexposition massive de centaines de millions d’utilisateurs, le Dr Bucher a fait évoluer son discours devant les journalistes, en faveur de conseils aux utilisateurs pour se protéger des ondes en gardant son téléphone à distance du corps. C’est une avancée certaine et un signal fort envoyé aux régulateurs, aux industriels et aux pouvoirs publics.
Voir les déclarations du Dr Bucher sur Youtube
De son côté, le Dr Annie Sasco, médecin et épidémiologiste, ancienne Directrice de l’Unité d’Épidémiologie pour la Prévention du Cancer au Centre International de Recherche sur le Cancer – Organisation Mondiale de la Santé (CIRC-OMS), était également présente et est intervenue lors de cette audition. A son retour en France elle conclut « Depuis bientôt 10 ans, j’ai appelé avec d’autres médecins et scientifiques à la précaution dans l’usage des téléphones cellulaires. Le CIRC a conclu en 2011 que l’exposition aux champs électromagnétiques était un cancérogène possible. Depuis d’autres études épidémiologiques ont confirmé le risque de tumeurs du cerveau chez les utilisateurs les plus intenses. Le 28 mars, les évaluateurs externes de l’étude NTP ont voté pour augmenter le niveau d’évidence en faveur de la cancérogénicité de l’exposition aux radiofréquences pour plusieurs types de tumeurs mais aussi d’autres effets néfastes, en particulier pour le cœur. Il est maintenant plus que jamais temps d’agir pour protéger la santé des populations et en particulier des plus vulnérables ».
Les questions qui se posent maintenant sont de savoir :
– combien de centaines de milliers ou millions de morts et de malades de divers pathologies, dont le plus redoutable cancer du cerveau (glioblastome) sont possiblement victimes des effets pathogènes voire cancérogènes des ondes radioélectriques;
– comment, dans le même temps, remédier aux failles des systèmes internationaux de réglementation qui ont permis la mise sur le marché de téléphones mobiles dangereux pour la santé des utilisateurs et tout particulièrement de celle des enfants.
Doublement des glioblastomes en Angleterre entre 1975 et 2015
Il faut très probablement envisager d’ajouter aux victimes précitées, les près de 5% de personnes identifiées en France comme électro-hypersensibles. Ce qui représente pour notre seul pays plus de 3 millions de personnes plus ou moins gravement handicapées dans leur vie de tous les jours par cette maladie, comme l’a confirmé le tout récent rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, organisme étatique français), même si le lien avec l’exposition aux radiofréquences n’est pas encore considéré par cette agence comme scientifiquement démontré.
Au vu de tels enjeux de santé publique, nous demandons à Monsieur Nicolas Hulot, Ministre de la Transition écologique et solidaire, et à Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, de bien vouloir nous recevoir afin d’envisager les mesures d’information et de protection des utilisateurs de téléphones portables tant à l’échelon français qu’européen.
Publié le 3 avril 2018
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* la paternité de ce terme revient à Pierre Le Hir (Le Monde du 23 décembre 2016) “Soupçons sur les ondes des téléphones portables“