Avec le Mi Note 10, c’est le quatrième smartphone du fabricant chinois Xiaomi qui est épinglé en France par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) pour dépassements du niveau réglementaire de débit d’absorption spécifique (DAS). Ceci intervient quelques jours à peine après le dépôt d’une plainte collective contre Xiaomi, devant le Parquet de Paris, par Maître Elias Bourran, au nom de 60 plaignants inscrits via la plateforme V pour Verdict.
Le Mi Note 10 a été commercialisé en France à partir de novembre 2019 au prix de 549 euros. Le DAS tronc annoncé par le fabricant sur la notice était de 1,392 W/kg. Ce chiffre s’est révélé parfaitement trompeur pour le consommateur. En effet, puisque après contrôle de l’ANFR, il est de près du double, atteignant 2,45 W/kg. Il dépasse ainsi le seuil réglementaire fixé au niveau européen à 2W/kg.
Dès avril 2019, notre association a déposé une plainte pénale contre le fabricant Xiaomi. Notre avocat, Maître Elias Bourran, a qualifié les faits ainsi :
« En commercialisant des téléphones portables non conformes, il est reproché à Xiaomi trois infractions : une tromperie d’une part, une pratique commerciale trompeuse d’autre part et enfin une mise en danger de la vie d’autrui. Les victimes se sont regroupées afin de déposer plainte et sollicitent, outre le remboursement du téléphone, des dommages et intérêts. »
Notre action est toujours suivie par le Pôle santé publique du Parquet de Paris.
Suspicion d’une tromperie généralisée de plus grande ampleur
Depuis lors, nous n’avons eu de cesse d’informer les ministères concernés (santé, Transition écologique, Économie), ainsi que la répression des fraudes (DGCCRF). Nous leur demandons depuis, sans succès, de lancer un contrôle systématique de tous les smartphones Xiaomi vendus en France.
À partir de la base officielle allemande que publie le Bundesamt für Strahlenschutz ((BFS) Office fédéral pour la protection contre les rayonnements), Alerte Phonegate a recensé les DAS déclarés par le fabricant Xiaomi pour 50 différents modèles qu’il commercialise aussi en Allemagne.
Bien qu’apparaissant comme « conformes » à la réglementation, nous avons constaté que 23 des 50 modèles de smartphones Xiaomi présentent des niveaux de DAS déclarés et non contrôlés particulièrement élevés. 18 concernent le DAS « corps » avec des niveaux compris entre 1,4 et 1,7 W/kg, 9 des DAS « tête » entre 1,2 et 1,75 W/kg et quatre les deux en même temps.
Pour le Dr Marc Arazi, Président d’Alerte Phonegate ce nouveau dépassement :
« C’est la goutte de trop ! Les pouvoirs publics et judiciaires doivent se saisir de l’affaire et lancer des investigations beaucoup plus poussées contre le fabricant Xiaomi, mais aussi contre les autres industriels impliqués dans le scandale sanitaire du Phonegate. A défaut, ce gouvernement devra rendre des comptes sur son inaction. »