Dans un nouveau communiqué en date du 16 juillet 2019, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a rendu public un contrôle du NOKIA 6.1 (TA-1043) commercialisé par le fabricant finlandais HMD GLOBAL OY, rapport faisant apparaître un important dépassement des limites réglementaires du débit d’absorption spécifique (DAS) au niveau du tronc.

Et l’ANFR d’indiquer :

« Des mesures ont été réalisées auprès d’un laboratoire accrédité afin de vérifier la conformité de ce téléphone aux exigences européennes concernant le DAS localisé « tronc ». Ces exigences impliquent que les terminaux soient évalués à une distance maximale de 5 mm et doivent respecter la valeur limite réglementaire de 2 W/kg. Les mesures de l’ANFR ont révélé des valeurs dépassant cette limite. »

En effet, la limite européenne de DAS impose une exposition maximale pour le corps (tronc) de 2W/kg. Or, le Nokia 6.1 a largement dépassé cette valeur, atteignant près du double avec un DAS de 3,58W/kg.

En quelques semaines, c’est déjà le troisième modèle de la marque qui est épinglé par l’ANFR, après le Nokia 5 et le Nokia 3 en avril 2019.

Tromperie sur la distance de mesure pour fausser le niveau réel de DAS

Lors de nos recherches, nous avions révélé en nous référant à la base de données officielle allemande que publie le Bundesamt für Strahlenschutz (BFS- Office fédéral pour la protection contre les rayonnements) que quatre autres modèles du fabricant HMD GLOBAL OY (Nokia 1, 2.1, 3.1, et 5.1) avaient été mis sur les marchés à partir de juin 2018, en violation de la réglementation française et européenne. Pour afficher des niveaux de DAS bas, les mesures sur ces quatre modèles ont été effectuées à 15mm du corps (au lieu de 5 mm).

Nous en avons maintenant la preuve avec les tests réalisés par l’ANFR sur le modèle Nokia 6.1 qui lui aussi, comme le montre la notice du fabricant (page 85), a été testé à une distance de 15mm.

Suspicion de tromperie généralisée

La base Open DATA du BFS montre aussi que les niveaux de DAS tête et tronc de tous les modèles Nokia mis en vente sur le marché européen sont, avant contrôles, particulièrement élevés et font éprouver une suspicion de tromperie généralisée de la part du fabricant finlandais.

Depuis l’entrée de la nouvelle Directive européenne (2014/53/UE), la sévérité du contrôle est encore plus faible qu’auparavant. Il ne s’appuie maintenant pour l’essentiel que sur les déclarations des fabricants ou de leurs mandataires. Ceux-ci effectuent sous leur responsabilité l’auto-certification de leurs produits selon une procédure reposant principalement sur un « contrôle interne de la production ». Sous leur responsabilité également ils établissent et tiennent à la disposition des autorités et du public les comptes rendus de mesures et les attestations de conformité des produits aux exigences légales.

Nous en voyons aujourd’hui les conséquences, tant pour le constructeur Nokia que pour le chinois Xiaomi.

Action collective pour les propriétaires de Nokia 6.1

Les propriétaires et utilisateurs de smartphones Nokia 6.1 concernés pourront faire valoir leurs droits en se joignant à l’action collective lancée contre HMD GLOBAL OY sur la plateforme V pour Verdict. Ils seront également en mesure d’obtenir le remboursement de leur achat et d’éventuels dommages et intérêts estimés à la somme de 2.000 euros.
Pour V pour Verdict :

« L’action collective contre NOKIA (HMD GLOBAL) sera ouverte aux milliers de propriétaires du Nokia 6.1, concernés par les pratiques illégales du fabricant finlandais. Nous espérons que les utilisateurs se mobiliseront pour demander la réparation de leurs préjudices. »

Complément de plainte pénale

Me Elias Bourran, avocat au Barreau de Paris va, pour le compte d’Alerte Phonegate, faire un dépôt de plainte complémentaire contre le fabricant finlandais.
Pour ce membre du Consortium d’avocats du Phonegate :

« Ce nouveau contrôle montre véritablement l’impunité du constructeur, alors même qu’une plainte a été déposée auprès du parquet de Lyon pour plusieurs de ses modèles. Nous utiliserons l’arsenal juridique et judiciaire pour faire cesser ces agissements. »

Surtout ne pas garder un Nokia au contact du corps

Nous recommandons à tous les possesseurs de la marque Nokia d’être particulièrement vigilants, de ranger leurs téléphones mobiles à un emplacement si possible éloigné du corps (éviter, par exemple le rangement dans une poche de pantalon) et de téléphoner en ne les collant pas près de l’oreille.

Pour le Dr Marc Arazi, Président d’Alerte Phonegate (association qui a pour but de protéger la santé des utilisateurs de téléphones portables) :

 » Une attention toute particulière doit être portée aux enfants, aux jeunes, aux femmes enceintes et aux porteurs de pacemakers qui sont plus sensibles que le reste du public aux effets des rayonnements sur leur santé. Il est d’ailleurs affligeant de constater que trois ans après la publication par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de son rapport de juillet 2016) les pouvoirs publics n’aient pas fait appliquer les recommandations importantes de ce rapport visant à un respect strict des niveaux de DAS, qui plus est en usage réel au contact direct de la peau. Nous sommes encore à des tests à 5mm. »