Depuis un an, plusieurs députés suisses demandent au Conseil fédéral des informations et des explications sur le scandale industriel et sanitaire du Phonegate. Tout récemment, le 20 mars 2019, la Conseillère nationale Silva Semadeni (groupe Socialiste) et 26 autres députés* ont déposé une autre interpellation, 193180 :

« Phonegate » : Informer correctement les utilisateurs de téléphones mobiles :

https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20193180

« …les smartphones sont souvent portés près du corps, dans la poche du pantalon, ou directement collés à l’oreille pendant un appel. En 2018, en France, il a été rendu public que de nombreux modèles de téléphones mobiles vendus dépassaient les valeurs du taux d’absorption spécifique (DAS) déclarées par le fabricant. Pendant des années, les utilisateurs ont été trompés… »

Un article qui fait des vagues

L’interpellation mentionne l’article publié le 13 février 2019 par le populaire magazine suisse de consommateurs « Beobachter », écrit par le rédacteur en chef Andres Büchi, sur le scandale du Phonegate :

« Les utilisateurs de téléphones portables ont été délibérément trompés. Depuis des années, les fabricants de téléphones portables rapportent des valeurs trop basses. Les critiques parlent d’un scandale. »

https://www.beobachter.ch/gesundheit/medizin-krankheit/handystrahlung-handynutzer-wurden-wissentlich-getauscht

Lors de l’interpellation, il a été demandé au Conseil fédéral quand il a été informé de ces valeurs limites inadéquates et quelles mesures ont été prises pour informer correctement les utilisateurs. Elle a également placé cette question dans le contexte de la 5G, citant les travaux de recherche du professeur Niels Kuster de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, qui montrent que les normes industrielles relatives aux valeurs limites ne protègent pas contre un réchauffement durable et dommageable des tissus du corps. M. Kuster recommande des ajustements urgents à ces valeurs limites, en particulier pour la 5G.

Le scandale du Phonegate est lié à l’utilisation de normes nationales et internationales défectueuses et laxistes par les fabricants du secteur. Peut-on faire confiance à une industrie qui veut développer des technologies 5G à l’intérieur des téléphones mobiles ?

La réaction du Conseil fédéral est toujours attendue

Déjà le 14 juin 2018, la Conseillère nationale Silva Semadeni et 21 autres députés ont déposé une interpellation au Conseil national du Parlement suisse,18.3622 : « Dispositifs émettant des radiations près de la tête et du corps », mentionnant Phonegate :

https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20183622

« Une étude française (scandale Phonegate) a révélé que les taux d’absorption spécifiques (DAS) de la plupart des téléphones mobiles étaient respectés dans des mesures de laboratoire optimisées, mais pas lors d’une utilisation quotidienne près du corps. »

Le Conseil fédéral suisse a rendu son premier avis le 29 août 2018, qui s’est conclu par les mots suivants :

« …le Conseil fédéral apprécierait que l’industrie puisse indiquer volontairement les rayonnements (valeurs SAR) émis par les produits portés près du corps, comme c’était le cas pour les téléphones mobiles. Cela donnerait aux consommateurs la possibilité d’acheter de l’équipement à faible émission de rayonnement.

Pour le moment, la réponse à l’interpellation a été reportée.

Une forte mobilisation pour protéger la santé des utilisateurs de téléphones mobiles

En Suisse, les préoccupations des citoyens, des médecins, des politiciens concernant les effets potentiels de la technologie 5G sur la santé humaine et l’environnement ont suscité une forte opposition : conférences, pétitions, manifestations, lettres aux députés au Parlement et au niveau local, couverture favorable par les grands médias. Les Verts de cinq cantons de Suisse romande ont demandé à leurs communes de déclarer un moratoire ou d’appliquer le principe de précaution pour le lancement de la 5G.

Pour le Dr Arazi, président d’Alerte Phonegate :

« Ces initiatives du Parlement suisse et des nombreuses parties prenantes montrent de manière encourageante à quel point les citoyens sont soucieux de protéger au mieux leur santé et, en particulier, celle des enfants, lors de l’utilisation quotidienne des téléphones portables. Il est temps que l’industrie comprenne cela et que les gouvernements prennent des mesures pour réglementer sérieusement ce secteur. »

*Cosignataires (26)

Barrile Angelo Bendahan Samuel Birrer-Heimo Prisca Crottaz Brigitte de la Reussille Denis Estermann Yvette Frei Daniel Friedl Claudia Glättli Balthasar Gysi Barbara Hadorn Philipp Hardegger Thomas Hausammann Markus Heim Bea Kiener Nellen Margret Maire Jacques-André Marti Samira Mazzone Lisa Munz Martina Piller Carrard Valérie Reimann Maximilian Reynard Mathias Schneider Schüttel Ursula Tornare Manuel Töngi Michael Vogler Karl