L’agence américaine du NTP confirme « des preuves évidentes » de liens entre les ondes du téléphone portable et le cancer chez l’animal. Le communiqué de presse de l’agence fédérale américaine de santé, National Toxicology Program (NTP) publié ce jeudi 1er novembre 2018 confirme dans son rapport final que l’exposition à des niveaux élevés de radiofréquences, comme celles utilisées dans les téléphones portables 2G et 3G, est associée à :

Des preuves* évidentes de tumeurs dans le cœur des rats mâles. Les tumeurs étaient des schwanomes malins.
Certaines preuves de tumeurs dans le cerveau de rats mâles. Les tumeurs étaient des gliomes malins.
Certaines preuves de tumeurs dans les glandes surrénales des rats mâles.

Cette publication fait suite à une étude de plus de 10 ans qui a coûté plus de 25 millions de Dollars. En mars 2018, lors de la revue par un panel d’experts internationaux, ces derniers avaient jugé nécessaire, à l’analyse des résultats, de relever le niveau de preuves de plusieurs conclusions faites par les scientifiques du NTP.

Ce que confirme le Dr John Bucher, un des scientifiques en charge de l’étude : « Nous croyons que le lien entre les radiofréquences et les tumeurs chez les rats mâles est réel, et les experts externes sont d’accord « .

Toutefois le NTP concernant l’exposition humaine, considère que les niveaux de DAS corps entier (1,5, 3 et 6 W/kg) et les durées d’exposition (24 mois) auxquels ont été soumis les animaux dans cette étude sont plus élevés que celles reçues par les utilisateurs de téléphones portables. Évoquant de plus, que les rats et les souris ont reçu des ondes sur l’ensemble de leur corps à la différence des expositions localisées lorsqu’un téléphone se trouve dans une poche ou à côté de la tête.

Nous contestons fermement cette analyse et nous avions d’ailleurs témoigné en apportant des preuves en mars 2018 pour expliquer que du fait d’une totale faillite de la réglementation internationale, les humains sont beaucoup plus exposés que les rats et les souris de cette étude. En effet, certains modèles européens dépassent de plus de dix fois les normes réglementaires pour les Débits d’absorptions spécifiques (DAS) corps (troncs et membres), soit plus de 20 W/kg.

Pour les pouvoirs publics, il est maintenant plus que temps d’agir. En effet c’est aussi le même jour qu’un appel international vient d’être lancé pour demander la mise en place de limites d’exposition aux champs électromagnétiques (100 kHz à 300 GHz) réellement protectrices pour la santé des 6 milliards d’utilisateurs de téléphonie mobile. Tout particuliérement au moment où les industriels de la téléphonie mobile veulent développer au niveau mondial la nouvelle technologie 5G sans avoir fait aucun test. Cet appel a été signé, à ce jour, par 157 scientifiques et médecins et 86 organisations non gouvernementales, dont Alerte Phonegate.

Nous venons d’écrire à Monsieur François de Rugy, Ministre français de la Transition écologique et solidaire qui vient de prendre la suite de Monsieur Nicolas Hulot, pour lui demander d’agir et de retirer ou de mettre à jour les plus de 250 modèles de téléphones portables mis sur le marché avant juin 2017, testés par l’ANFR et qui présentent des niveaux de DAS corps bien supérieurs aux valeurs réglementaires .

LRAR François De Rugy 26 oct 2018

Ainsi, le 30 octobre 2018, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) vient dans un nouveau communiqué d’annoncer l’obligation faite à la société Wiko de mise à jour logiciel d’un nouveau modèle, le Wiko View pour dépassement du seuil de DAS tronc (2,44 W/kg), avec obligation de respecter le DAS réglementaire (1,34 W/kg).

Pour le Dr Marc Arazi qui a lancé l’alerte sur le scandale du Phonegate en juillet 2016 :  » Il n’est clairement plus acceptable que les pouvoirs publics ne prennent pas les mesures nécessaires pour faire retirer ou mettre à jour ces millions de téléphones portables en se cachant derrière une réglementation qu’ils savent tout à fait défaillante. Ces résultats définitifs de l’étude du NTP sont à n’en pas douter un élément de plus pour qu’enfin le grand public soit informé et des mesures de protections efficaces prises.« 

 

*Les conclusions sont basées sur les quatre catégories du NTP de la preuve qu’une substance peut causer le cancer. A savoir :
• Preuves évidentes (la plus élevée)
• Certaines preuves
• Preuves équivoques
• Aucune preuve (la plus faible)